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Mégacontrats d'armement en vue entre la France et l'Arabie Saoudite
Mégacontrats d'armement en vue entre la France et l'Arabie Saoudite
Publié le 02/09/2014 à 03:46, Mis à jour le 02/09/2014 à 10:11
Défense
Mégacontrats d'armement en vue entre la France et l'Arabie Saoudite
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Salmane Ben Abdel Aziz, est en France depuis hier dans le cadre d'une visite dominée par les questions de coopération militaire sur fond de crises au Proche et Moyen Orient.
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Salmane Ben Abdel Aziz, a été reçu hier par François Hollande à l'Élysée dans le cadre d'une visite de trois jours en France, dominée par les questions de coopération militaire sur fond de crises au Proche et Moyen Orient.
Le prince héritier a ainsi eu un entretien avec le président de la République avant un dîner officiel à l'Élysée, en présence de nombreux invités, en particulier des chefs d'entreprise. Le prince doit rencontrer aujourd'hui à 14 h 30 le Premier ministre Manuel Valls. Enfin, il doit s'entretenir mercredi avec le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Les crises régionales actuelles, y compris l'Irak et la lutte contre l'État Islamique (EI), mais aussi la situation en Syrie et au Liban, devraient être au centre des discussions.
15 milliards d'euros de contrats…
Nommé prince héritier en juin 2012 à la suite du décès du prince Nayef ben Abdel Aziz, Salmane Ben Abdel Aziz, aujourd'hui âgé de 76 ans, est le demi-frère du roi Abdallah mais également le ministre la Défense du royaume.
De ce fait, outre les crises régionales en cours et d'autres sujets de nature politique, la coopération en matière de défense sera bien sûr abordée, dont la question des armes que la France pourrait fournir au Liban dans le cadre d'un accord de financement saoudien d'un montant de trois milliards de dollars. Le prince doit d'ailleurs rencontrer le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian demain.
Une liste de matériel a d'ores et déjà été arrêtée entre les trois parties prenantes, ont précisé des sources diplomatiques.
Les industriels français de l'armement attendent beaucoup de cette visite princière et notamment la signature d'une letter of intend (lettre d'intention, prélude à un accord inter-gouvernemental), portant sur l'achat de six frégates multimissions FREMM fabriquées par DCNS et richement équipées (divers missiles, 10 hélicoptères d'Airbus, etc.).
Le montant du contrat est estimé à 15 milliards d'euros sur environ dix ans. Pour s'assurer de ce méga contrat, la France a proposé un accompagnement de l'Arabie par sa marine pour la formation des marins saoudiens, mais également un vaste programme de modernisation des infrastructures de la mer rouge pour accueillir et entretenir ces frégates ultramodernes.
19 milliards d'euros
Outre les 15 milliards d'euros du contrat DCNS concernant les six frégates FREMM, la France pourrait également décrocher un autre contrat de 4 milliards pour Thalès. La société française pourrait, en effet, fournir un système de défense aérienne Mark 3 à l'Arabie qui veut renouveler son matériel.
Clarence Rodriguez, Journaliste, notamment pour RFI, en poste à Riyad*
«Une lune de miel entre les deux pays»
Le prince Salman Bin Abdelaziz Al Saoud est à Paris depuis hier. Dans quel contexte se déroule cette visite ? Que dit-elle des relations entre la France et l'Arabie Saoudite ?
Lorsque François Hollande s'est rendu à Riyad, il a lancé une invitation au prince héritier, qui y répond. Les relations entre les deux pays sont donc bonnes. En fait l'Arabie Saoudite se sent un peu trahie par les États-Unis. On l'a vu au mois d'août 2013 lorsqu'elle voulait frapper fort sur la Syrie. La France lui a emboîté le pas, mais elle s'est retrouvée seule ensuite à soutenir la position de l'Arabie Saoudite. Le pays est donc très reconnaissant envers la France. Mais depuis le pacte du Quincy en 1945, les États-Unis sont tenus par un échange pétrole contre sécurité du royaume. Ce pacte est toujours d'actualité, donc on est un peu dans un jeu de dupes. En tout cas, l'Arabie Saoudite s'est tournée vers la France, qui est le seul partenaire fidèle. C'est une sorte de lune de miel entre la France et l'Arabie Saoudite.
Cette lune de miel va-t-elle se concrétiser par des contrats, notamment d'armement ?
On est quand même dans de la schizophrénie. Les Saoudiens aiment bien cultiver l'amitié intéressée. C'est du donnant-donnant, il ne faut donc pas se leurrer. Ce qui se passe avec les armes que les Français devraient fournir aux Libanais, via un financement de l'Arabie, c'est qu'il y a des zones d'ombre, de sombres commissions, etc. Ainsi, il n'y aura pas de signature d'accord durant cette visite mais seulement une letter of inted (lettre d'intention). C'est prêt à être finalisé. Quand ? On ne sait pas car la notion de temps entre l'Arabie et les pays occidentaux – et en particulier la France – n'est pas la même. Les Saoudiens prennent beaucoup de temps lorsqu'ils doivent signer un contrat. Ils pèsent le pour et le contre. Mais comme la France se trouve être un fidèle partenaire, peut-être que cela va se concrétiser plus rapidement.
L' Arabie s'inquiète de l'État islamique en Irak mais finance en sous-main certains mouvements radicaux. N'est-ce pas paradoxal ?
J'ai envie de dire que c'est un pléonasme. Le roi Abdallah est vraiment inquiet. Le danger est vraiment aux portes du royaume. L'Arabie Saoudite alerte les pays occidentaux pour qu'ils bougent. Elle dit «les métastases de l'EI se propagent non seulement au Moyen Orient mais de votre côté.» C'est un appel au secours. L'Arabie a envoyé 30 000 militaires à la frontière irakienne, c'est un acte sans précédent. Le danger est là et l'Arabie se sent concernée.
* Auteur de «La révolution sous le voile» (Ed. First).
http://www.ladepeche.fr/article/201...rmement-vue-entre-france-arabie-saoudite.html
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